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Qu’est-ce qu’un bon leader en affaires?

Leadership en affaires - Crédit photo: James Padolsey

Un entrepreneur est-il forcément un bon leader? Non. Mais un entrepreneur doit faire preuve de leadership. La nuance est importante.

Certains l’ont, d’autres pas. Même si vous possédez le talent d’être un leader convaincant, vous n’êtes pas à l’abri d’apprentissages parfois douloureux! Dans certains cas, l’entrepreneur doit se questionner franchement sur ses aptitudes à diriger l’entreprise qu’il a fondée.

Prenez l’exemple d’un jeune crack en génie ou en informatique qui fonde une startup autour d’un produit inédit, qui, espère-t-il, bouleversera son industrie. L’entrepreneur peaufine son prototype à l’excès, inscrit son entreprise dans un incubateur puis se lance en affaires. Il va jusqu’à organiser une première ronde de financement dans les six chiffres.

Et il fait face à un mur.

L’entreprise peine à décoller. Pourquoi? Le jeune entrepreneur n’a tout simplement pas des aptitudes de leader. Il est avant tout un expert dans son domaine, un passionné de son produit. Ses partenaires financiers, qui croient encore à son potentiel, le pressent diplomatiquement de céder le fauteuil du président à une personne de leur choix, reléguant le fondateur à la recherche et au développement. Ce genre de situation extrême, ça s’est vu plus souvent qu’on ne le pense…

Pour la vaste majorité des entrepreneurs, en démarrage ou non, la situation n’est pas aussi corsée. Mais des occasions de tester leur capacité à diriger surviennent au quotidien quand vous avez les commandes d’une entreprise.

Gérer et diriger

Il y a une différence entre être un gestionnaire et un leader. Le leadership englobe la gestion… et bien d’autres choses. Le gestionnaire est avant tout un organisateur, alors que le leader est un visionnaire.

 

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Mais le leadership consiste surtout à gérer des personnes. Et comme les entrepreneurs à succès sont ceux qui savent s’entourer des meilleurs talents, ils doivent essentiellement s’assurer qu’ils embrassent les idéaux et la vision du patron.

Qu’est-ce que le leadership, au fond? Une étude récente de la Harvard Business Review, menée auprès de 195 leaders de 15 pays, en classe les aptitudes en cinq catégories : installer une relation de confiance avec ses collaborateurs, favoriser l’autonomie, créer de la connivence et un esprit de groupe, encourager l’apprentissage et avoir un impact dans la vie de nos collaborateurs.

Un leader doit donc entretenir des valeurs éthiques au sein de son organisation, instaurer un climat de confiance propice à la créativité, à l’innovation et à la productivité. Il doit cultiver l’ambition de ses collaborateurs, mais aussi montrer le chemin, souvent par l’exemple. Il nourrit un sentiment d’appartenance.

De plus, et c’est difficile à faire pour presque tout le monde : un bon leader laisse beaucoup de marge de manœuvre à ses collaborateurs, cultive leur autonomie dans leur façon de travailler tout en donnant des objectifs clairs. Qui n’a pas voulu imposer un itinéraire au chauffeur alors qu’il était assis dans le siège du passager? Un entrepreneur doit donc mettre son ego de côté, même s’il est convaincu que personne ne peut faire mieux que lui.

Cela dit, le leader doit aussi transmettre le goût du risque, mais faire en sorte que les échecs soient intégrés avant tout comme des apprentissages. Même si le bilan financier est affecté!

Selon la Banque de développement du Canada, un bon leader doit dégager une vision stratégique, communiquer les réussites et les échecs sur une base régulière, repérer et garder les meilleurs talents en investissant dans leur développement et dans un encadrement adéquat, déléguer le plus possible, diriger par l’exemple, demander constamment conseil et développer des leaders au sein même de l’entreprise.

Autorité naturelle

D’où émane l’autorité du leader? Elle vient directement des membres du groupe, qui le reconnaissent comme tel. Ses pouvoirs découlent avant tout de la qualité de ses relations avec chacun des membres de l’équipe. C’est pour cela que le leader doit faire preuve d’humilité, surtout s’il est quelque peu désorganisé. Il doit montrer qu’il est humain et qu’il peut se tromper. Il doit écouter, rassurer, stimuler, faire confiance, devenir un expert de la synthèse pour pouvoir s’expliquer clairement et être convaincant. Un bon leader est un vendeur tenace, qui obtient ce qu’il recherche en valorisant les succès de son équipe. C’est tout un programme!

Comment y arriver quand on manque de confiance en soi, ou en ses capacités de bon communicateur? En étant intègre et persévérant. Un entrepreneur ne lâche jamais, peu importe les obstacles. Cette détermination force habituellement l’admiration. Mais il faut connaître ses limites comme entrepreneur, car on peut se permettre d’être audacieux, sans dépasser les bornes. D’autant plus que le génie et la créativité expliquent beaucoup le succès en affaires; mais l’ardeur, la passion et les longues heures de travail jouent un rôle capital.

En fin de compte, l’aventure de l’entrepreneuriat, c’est avant tout des relations humaines multiples et complexes. Et pour gérer les autres, il faut se connaître soi-même, accepter d’en apprendre sur soi tout en sortant de sa zone de confiance. C’est ici que le mentorat d’affaires prend toute sa force, car il permet de travailler ces aspects pour cultiver un leadership sain, constructif et efficace.

Une collaboration de Stéphane Desjardins.