Saut au contenu

«Soyons réalistes, exigeons l’impossible»

Nicolas Duvernois
Nicolas Duvernois PUR Vodka

Cette phrase lourde de sens, attribuée à Che Guevara, est devenue le mantra de Nicolas Duvernois, fondateur de Pur Vodka.

Lorsqu’il raconte son histoire, Nicolas Duvernois dit qu’il est devenu entrepreneur un peu par hasard… mais lorsque nous découvrons son parcours incroyable et toutes les embûches qui ont été mises sur son parcours, il est évident que cette personnalité, cette résilience et cette volonté qui le caractérisent ont chassé depuis bien longtemps l’infime part hasardeuse de son histoire.

Nicolas Duvernois est un entrepreneur (presque) comme les autres.

Il a connu l’échec avec sa première entreprise, fondée sur un coup de tête avec des amis. Un bar-restaurant qui n’a pas connu le succès espéré. Un échec aux yeux des autres. Mais Nicolas a su voir la plus belle opportunité de sa vie : cette vodka que les clients aimaient tant et dont il n’existait pas d’équivalent québécois!

«L’échec n’existe pas en dessous de 25 ans!»

Justement, à 25 ans, tout en conservant son emploi de laveur de planchers à l’hôpital, il travaille fort, apprend, va au bout de son rêve… Il va créer cette vodka québécoise et en faire la meilleure, avec une eau extrêmement pure. Il n’avait plus un sou, mais pas grand-chose à perdre. Et en 2009, après 3 ans de travail acharné, de désillusions et de concours internationaux gagnés, la première bouteille de Pur Vodka a rejoint les grands noms de spiritueux dans les rayons de la SAQ.

Le succès de Pur Vodka n’est plus à démontrer. Elle cumule une trentaine de distinctions un peu partout dans le monde et elle est considérée comme l’une des meilleures vodkas au monde par les plus grands mixologues et sommeliers. Son «petit frère», Romeo’s Gin a été double médaillé d’or en 2016 au San Francisco World Spirit Competition.

Mais toutes médailles bien brillantes ont un revers plus sombre.

Nicolas Duvernois avoue avoir énormément souffert de solitude. Il était entouré par sa famille et ses amis, mais il a connu la solitude de l’entrepreneur, celle qui fait place aux idées noires, celle qui fait douter. À l’époque, il aurait eu besoin de rencontrer des entrepreneurs à succès. Pas seulement pour recevoir une «tape dans le dos» mais pour échanger, pour du travail collaboratif sans échelle de valeurs.

Alors aujourd’hui, il essaie de proposer cette alternative à de jeunes entrepreneurs via son mouvement Adopte inc, il partage son expérience sur son blogue relayé par le journal Les Affaires, il a publié le livre Entrepreneur à l’état pur en 2015 et continue d’offrir de son précieux temps en participant à de nombreux panels de discussion. Autant de preuves de son extrême générosité et de son engagement vis-à-vis de la jeunesse entrepreneuriale.

«On ne peut pas gagner si on ne prend pas le risque de perdre» est un des messages qu’il essaie de faire passer. Aux jeunes entrepreneurs, mais aussi et surtout à tous ceux qui gravitent autour : partenaires, financiers, etc. L’entrepreneuriat est un mouvement collectif où il faut oser ensemble pour pouvoir gagner.

Comment faire pour exiger l’impossible?

«On essaie de tout formater, mais entreprendre c’est la vie. Il n’y a pas de recette! Il faut être flexible, multitâches, ouvrir les yeux, être curieux et à l’affut de tout ce qui se passe! Il faut avoir une vraie curiosité intellectuelle!!»

 

Auteure: Estelle Delattre