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Bye Bye boss, je me lance!

Dans le cadre de mes fonctions chez Femmessor,  j’ai eu le privilège de servir la vice-première ministre du Québec, Mme Lise Thériault.  Après un mandat de fusion et de restructuration de l’organisation, nous sommes fières du travail accompli.  Par contre, je vous remercie de votre confiance, mais j’ai fait le choix de poursuivre ma route en affaires.  «Bye bye boss!»

Vous êtes heureuse pour moi, j’en suis certaine.  Stimuler le passage de l’intention à l’action, c’est précisément l’objet des stratégies en entrepreneuriat que votre gouvernement va déployer dans les prochaines années. Nous savons que cette cible est stratégique pour le Québec et que les femmes entrepreneures ont un rôle déterminant à jouer pour déjouer les statistiques (Global entrepreneurship MonitorIndice entrepreneurial québécois).  D’une certaine façon, je continue à travailler pour vous…

J’ai vécu plusieurs expériences comme intrapreneure, mais c’est grâce à cette dernière expérience que j’ai reçu un vrai signal d’alarme.  J’ai réalisé que mon accomplissement professionnel passe par le contrôle de ma destinée et par la mise en oeuvre de mes décisions. Je ne veux plus diriger uneentreprise, je veux diriger mon entreprise.

 

Les signaux forts:  la résistance passive ou active!

J’ai passé l’année en mode « résistance». À tenter d’alléger les structures, à lutter contre les politiques et les processus que l’on mettait en place, que je devais mettre en place dans le cadre de notre restructuration.  Quel paradoxe!   Pire encore, je me suis même demandé si je n’étais pas en train de vieillir très vite…  Peut-être que oui, mais non!  

Tout cela pour constater que m’y conformer me demandait une dose importante d’énergie.

 

Diriger comme on est dans des environnements qui nous ressemblent

J’ai compris que ma passion doit s’exercer dans un environnement qui est en cohérence avec ma personnalité. Or, l’environnement d’un OBNL, conjugué aux exigences du domaine de la finance d’entreprises, exige une gouvernance qui finit par éteindre la flamme entrepreneuriale. En tout cas, la mienne!  J’ai appris que plusieurs personnes adorent travailler avec ces paramètres, c’est une chance pour tous les entrepreneurs de ce monde! On ne peut être heureux dans tous les environnements professionnels. Dans le cas contraire,  créons-les!

J’accepte l’idée que je devrai évoluer dans des organisations plus petites, plus risquées, mais aussi plus flexibles.

 

Nourrir ma passion, comme une indomptable

Imaginez, j’ai même douté de ma passion.  Pourtant, depuis 25 ans, l’entrepreneuriat, c’est ma dynamo et je m’y suis investie pleinement   J’aime les entrepreneurs.  Ils changent le monde. À partir d’aujourd’hui, je vais nourrir mon côté indomptable plutôt que de tenter de le tempérer, de le contrôler, de l’étouffer. Je suis confortable dans l’inconfort.

On a tous peur de perdre un certain confort jusqu’à ce que l’on réalise que le statu quo est encore plus inconfortable. 

 

Défroquer des OBNL

Je souhaite aussi construire des actifs; les miens.  Après avoir évolué pendant 20 ans en OBNL, à les créer ou les faire grandir, je reconnais que cela nous permet d’avoir un impact significatif sur la société.   Par exemple, il ne fait aucun doute que le patrimoine éducationnel que l’on a créé à EEB est un actif de taille pour le Québec.  C’est une fierté qui m’habitera pour la vie.  Mais cet actif appartient à un OBNL.   Pas à Nathaly Riverin ou à Rouge Canari.  Je vais entreprendre à petite échelle, mais je vais le faire « à mon compte », comme dirait mon entrepreneur de père.  

C’est maintenant officiel,  je défroque des OBNL!

Je ne veux plus créer des actifs, je veux créer mes actifs.

Et c’est avec un grand sentiment de liberté et une énergie rebelle que je vais continuer de partager ma passion de l’entrepreneuriat.  Et c’est précisément l’esprit de Rouge Canari : faire les choses différemment en entrepreneuriat.

Je le sens, je le sais. J’ai pris le bon chemin, le mien.  

Merci Mme Thériault.  À vous aussi, on vous confie un autre défi.  Je vous souhaite le meilleur des accomplissements. À la prochaine.

 

Cet article est une collaboration de Nathaly Riverin, fondatrice de Rouge Canari.