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Être jeune entrepreneur: Six questions à Alexandra Pagé 

Alexandra Pagé, son nom vous évoquera peut-être quelque chose car elle n’est plus une inconnue au Québec. Après avoir travaillé de nombreuses années en production télévisuelle, elle a décidé de prendre sa vie en main après un épuisement physique et le besoin viscéral de se recentrer sur sa famille.

Son entreprise, Glup, est née en 2008. D’abord associée avec sa sœur, elle mène son affaire seule depuis trois ans, après le rachat de l’ensemble des parts de la société.

Seule?? Pas tant que ça finalement, car Alexandra a compris la nécessité de bien s’entourer lorsqu’on se lance en affaires…

Alexandra, qu’est-ce pour vous un jeune entrepreneur ?  Une entreprise qui est jeune ou un entrepreneur qui est jeune?? 

Lorsqu’on parle de « jeunes entrepreneurs », c’est souvent l’âge du fondateur qui est mis de l’avant. C’est dommage et presque discriminant. La plupart des bourses et concours sont réservés aux plus jeunes et l’ensemble des entrepreneurs un peu plus âgés qui se lancent en affaires doivent alors redoubler d’efforts et d’énergie?! C’est un peu décourageant de faire une barrière avec une date de naissance, car peu importe l’âge, les problématiques restent les mêmes lors d’un démarrage d’entreprise.

Selon vous, être jeune entrepreneur, est-ce un avantage ou un inconvénient?? 

C’est un vrai avantage?! Les jeunes sont plus frondeurs, fonceurs. Et même si les risques sont les mêmes, les jeunes n’en ont souvent pas la pleine conscience. C’est aussi le revers de la médaille… ils doivent plus s’entourer de mentors et autres professionnels qui combleront leur manque d’expertise ou de maturité. Puis, autre avantage, comme je l’évoquais plus haut, les jeunes ont également beaucoup de possibilités de bourses et de subventions.

On entend souvent des entrepreneurs aguerris dire qu’il y a moins de risques à entreprendre avant 35 ans.  Qu’en pensez-vous??

Je serai plus mitigée, car cela dépend vraiment de la personnalité de chacun, de leur perception et du profil de l’entrepreneur. Mais globalement le jeune a une tendance à moins voir les risques, moins contrôler ses heures de travail et foncer tête baissée jour et nuit pour aller plus vite, plus haut, plus loin…
Cela dépend aussi beaucoup de la situation familiale de l’entrepreneur. Quand il y a des enfants au milieu, les risques ne sont plus les mêmes.

Qu’est-ce qui vous a amené à vouloir un mentor?? 

J’avais besoin de verbaliser les choses. Après le rachat des parts de ma sœur, je me suis retrouvée confrontée à une certaine forme de solitude. J’ai besoin d’échanger, de confronter mes idées, d’avoir une vision extérieure et objective. Le mentorat était une évidence. Aujourd’hui, mon mentor est Michel Auger, chef mentor au sein de la cellule secteur ouest de Montréal.

Qu’est-ce qui vous motive le plus dans l’entrepreneuriat??

La liberté?! Je suis libre d’aller où je veux, comme je veux?! Je contrôle ce que je veux faire et comment je vais y parvenir. Mais j’ai aussi découvert une solidarité, un côté humain que je ne soupçonnais pas, avec des rencontres, des partenariats, du réseautage… Mes journées sont différentes tous les jours, il faut oser et s’intéresser à tout?!

L’entrepreneuriat a été pour vous un changement de carrière, quel en a été le déclencheur??

Le déclencheur a été ma vie familiale. Lorsque j’ai eu mon deuxième enfant, la piqûre entrepreneuriale m’a comme saisie?! Je ne me doutais pas que cette aventure irait aussi loin, puis à force de résilience et de travail, ça a marché. Aujourd’hui j’arrive à concilier ma famille avec mon entreprise et je suis très heureuse et épanouie.

 

Glup est une société créée sur l’idée de concevoir et commercialiser des produits types foulards-bavoirs pour bébés avec de vraies valeurs québécoises, environnementales et locales. Aujourd’hui l’entreprise compte une large gamme de produits pour la petite enfance. La commercialisation se faisait jusqu’à présent principalement par Internet ou chez des revendeurs, mais depuis quelques mois, Glup a sa propre boutique à Lachine, pour être encore plus près de ses clients. Disponible dans l’ensemble du Québec et du Canada, Glup gravit les échelons un à un et se tourne vers la France pour le développement de nouveaux marchés. Plein de projets en perspective pour cette entreprise…

 

Auteure: Estelle Delattre