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Quoi s'attendre de son mentor?

Les mentors sont humains. Donc imparfaits. Mais certains ne sont pas faits pour jouer ce rôle. Qu’est-ce qu’un mentor doit faire… ou ne pas faire?

Si ça ne clique pas avec un mentor, un mentoré devrait se sentir à l’aise de mettre fin à une dyade. La relation mentorale est basée sur la confiance. Et si les mentors ne courent pas les rues, il y en a suffisamment au sein du Réseau Mentorat pour faire le travail.

Fort heureusement, contrairement à certaines contrées, le Réseau Mentorat effectue un travail de maillage et de contrôle, pour s’assurer justement qu’une dyade ne soit pas mal assortie et que les mentors appliquent une approche validée par des experts.

Dans ce contexte, je me souviens, comme mentor, il y a plus d’une décennie, qu’on avait montré la porte du mentorat à un homme d’affaires d’expérience, une vedette dans sa région, parce qu’il avait transgressé une notion éthique importante : il avait proposé à son mentoré d’investir dans son entreprise à titre d’actionnaire. Les codes d’éthiques existent et les mentors doivent s’y conformer…

Au-delà de ces considérations, à quoi faut-il s’attendre de notre mentor? Je vous propose une liste.

1. L’ouverture.

On devient mentor pour aider les autres. Mais aussi pour apprendre. On le fait en laissant ses préjugés au vestiaire. C’est plus facile à dire qu’à faire. Surtout si notre mentoré évolue dans un domaine avec lequel on n’y connaît pas grand-chose. Un bon mentor sera avant tout fasciné par ce qu’il découvre chez son mentoré et son entreprise, et se concentrera sur le savoir-être bien plus que le savoir-faire. Chaque entrepreneur a ses problèmes particuliers, personnels ou professionnels, mais la réalité de l’entrepreneuriat entraîne des questionnements que tout entrepreneur d’expérience reconnaîtra à des kilomètres. Un mauvais mentor portera jugement sur le manque d’expérience de son mentoré, ou critiquera ses proches (conjoint, collaborateurs) si ces derniers lui font la vie dure, au lieu de décortiquer la source du problème.

2. L’écoute.

Les entrepreneurs vivent à 100 km à l’heure. De temps en temps, ils doivent ralentir et prendre du recul. Un bon mentor va consacrer de son temps, écouter et focaliser sur son mentoré, ses motivations, ses questionnements. Un mauvais mentor y va avec des réponses à l’emporte-pièce, offre des conseils inspirés du GBS (gros bon sens), ou carrément des platitudes, et évitera de poser les vraies questions ou aller au fond des choses.

3. La remise en question.

Les entrepreneurs sont obnubilés par le train-train de leur entreprise. Ils posent souvent des questions en rafale à leur mentor, s’éparpillent ou, au contraire, sont trop concentrés sur la crise du jour. Un bon mentor va répondre à une question par une autre, quitte à déconcerter son mentoré. Par cette approche, il amène son mentoré à trouver ses propres réponses, ce qui renforce sa personnalité d’entrepreneur et sa capacité d’analyse. Un mauvais mentor n’aidera pas son mentoré à comprendre tous les aspects d’une situation (surtout les aspect personnels), en évitant  les angles que son mentoré sous-estime, comprend mal, ignore.

4. Le recul.

Les mentors se le disent souvent entre eux : ils se désespèrent parfois de leur mentoré et se demandent quand celui-ci va allumer sur tel ou tel sujet… Un bon mentor est patient et attentionné. Il va susciter une réflexion basée sur son expérience, certes, mais sans jamais y aller tout cuit dans le bec. Un mentoré doit cheminer par lui-même. Un mauvais mentor livre sa recette du poulet frit sans nuances, croyant qu’il s’agit de la Vérité divine. Il estime son mentoré incapable de réfléchir par lui-même. Ou il veut régler des problèmes « au plus sacrant », parce que ça traîne trop.

5. Le défi.

Les entrepreneurs sont compétitifs. Ils adorent gagner. Et, logiquement, détestent se retrouver du côté des perdants. Mais perdre entraîne son lot d’enseignements. Un bon mentor les mettra gentiment au défi de travailler certaines faiblesses personnelles, sans pression, mais en établissant des objectifs, pour remettre en question un statu quo qui empêche son mentoré de progresser. Un mauvais mentor ne remet jamais en question les acquis, l’ordre établi, le statu quo.

6. Grandir.

Personne n’aime sortir de sa zone de confort. Les entrepreneurs apprécient être en contrôle. Mais, pour connaître le succès, il faut parfois se laisser déstabiliser. Un bon mentor poussera son mentoré à se questionner, à faire face à ses problèmes personnels et ses peurs. Un mauvais mentor conseillera de recruter un spécialiste. Ou se sentira mal à l’aise d’engager la conversation sur des aspects trop intimes de la vie de son mentoré. Pour un mauvais mentor, c’est jouer au psy. Pour un bon mentor, c’est simplement de creuser un contexte personnel qui a des répercussions directes sur la carrière d’entrepreneur de son mentoré ou sur son entreprise.

7. Le réseau.

Les entrepreneurs à succès ont un réseau éprouvé et un carnet d’adresses qui déborde. Pourtant, un bon mentor ne partagera pas ses contacts d’affaires, sauf exceptionnellement, dans un contexte qui ne mettra pas en péril le cheminement de son mentoré, et avec toutes les mises en garde appropriées (exprimées tant au mentoré qu’à la personne référée). Un mauvais mentor n’hésitera pas à présenter clients, fournisseurs et associés potentiels sans se soucier si sa relation mentorale pourrait en pâtir, au cas où ça tournerait mal entre son mentoré et un des contacts qu’il lui a référés.

8. Faire de la business.

Une dyade est une relation désintéressée, bénévole et basée sur l’échange d’informations stratégiques axée sur l’apprentissage. Un bon mentor s’enorgueillira en arrière-plan du succès de son mentoré, sans autre considération. Un mauvais mentor verra une occasion d’affaires et proposera d’être client, fournisseur, créancier ou actionnaire de l’entreprise de son mentoré. Il n’hésitera pas à transformer une relation de confiance en relation commerciale, exploitant pour lui-même les informations confidentielles glanées au sein de sa relation mentorale.

9. Échanger.

Une dyade est une relation à deux sens. Mentor et mentoré apprennent l’un de l’autre. Un mentoré doit donc surmonter ses appréhensions et ne pas hésiter à clarifier des choses avec son mentor. Un bon mentor fera preuve d’humilité : il n’hésitera pas à faire part de sa méconnaissance d’une question particulière. Un mauvais mentor affichera de la suffisance ou de l’orgueil mal placé, évitant de se placer dans une situation de vulnérabilité apparente. Avoir de l’expérience ne signifie pourtant pas être incollable dans tous les domaines!

10. La disponibilité.

Une relation mentorale s’inscrit dans le long terme, puisqu’on travaille avant tout le savoir-être. Mais la vie d’entrepreneur est jalonnée de crises et de remises en question. Un bon mentor demeure disponible au minimum à quelques heures d’avis, ne serait-ce que pour une discussion au téléphone à défaut d’une rencontre en bonne et due forme avec son mentoré. Une dyade qui fonctionne comportera des rencontres mensuelles, en personne, par Skype ou par téléphone. En sus, un bon mentor révèle, dès le début de la relation mentorale, qu’il est disponible en tout temps, pourvu qu’on lui laisse quelques heures pour retourner un appel ou un message. Un mauvais mentor ne retourne ni messages, ni appels, annule une rencontre à la dernière minute; bref, manque de respect envers son mentoré.

Une collaboration de Stéphane Desjardins.

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